Le DJI Mavic Pro Platinum, version améliorée du Mavic Pro d’origine ?

Soyons honnêtes, la marque DJI est incontestablement synonyme de performance et de qualité sur le marché du drone. Avec la nouvelle version de son drone pliable Mavic pro, baptisée Mavic Pro Platinum, le marque nous promet du rêve et des améliorations notables pour un drone qui, à l’origine, rafle déjà les premières marches du podium en terme de qualité. Dans cet article, je vous fais part de mon test du Mavic Pro Platinum et je vous dis tout sur les nouveautés apportées à cette nouvelle version.

Présentation et découverte du drone

Qu’attendions-nous réellement de plus du Mavic Pro d’origine ? Pas grand-chose, tant la marque est talentueuse pour présenter des drones performants. A la limite, nous aurions pu espérer une meilleure autonomie, un travail supplémentaire sur la qualité de l’image et un prix plus adapté aux budgets serrés. Malgré tout, cela relève du détail et si la marque a entrepris de régler tous ces défauts avec sa nouvelle version Mavic Pro Platinum, il y a fort à pareil que leur drone sera l’incarnation de la perfection pour les passionnés de drone !

Dans la boîte que j’ai déballée, j’ai pu trouver :

  • Le Mavic Pro Platinum, déjà monté.
  • Une batterie pour le drone + un chargeur de batterie.
  • Une radiocommande.
  • Un câble d’alimentation.
  • Des câbles RC + glissières.
  • 4 hélices à installer sur le drone + 2 hélices de rechange.
  • Une protection de nacelle + un support pour la nacelle.
  • Une carte micro-SD 16 Go.
  • Un câble micro USB.

En ce qui concerne ses caractéristiques, DJI a fait le choix de conserver le même moteur que sur le Mavic Pro, mais de changer les paramétrages au niveau du moteur du drone. Ainsi, le Mavic Pro Platinum est équipé de 4 moteurs brushless, permettant à l’appareil d’atteindre 65km/h en mode sport. Le drone est également équipé d’un nouveau contrôleur électronique de vitesse. Quant aux hélices, ce sont des modèles 8331 propellers, retravaillées pour offrir un design différent à cette nouvelle version. Mais ces changements ont-ils réellement un impact positif sur l’utilisation du drone ?

La batterie

C’est la même que celle du Mavic Pro d’origine. Très exactement, c’est une Lipo 3S, avec une capacité de 3830mAh, une tension de 11.4V, portant le drone à 30 minutes d’autonomie. Pari tenu sur ce point d’amélioration, étant donné que l’autonomie du Mavic Pro Platinum est par conséquent 11% plus élevée que celle du Mavic Pro. Cette amélioration est le fruit des changements opérés sur le moteur et les hélices, ainsi que du changement d’ESC.

Le bruit

Durant le vol, le Platinum est à présent 60% moins bruyant que son prédécesseur. Même s’il n’était de base pas très bruyant, il est toujours agréable de profiter d’une baisse aussi importante de bruit (environ 4Db tout de même), afin de pouvoir utiliser votre drone sereinement sans embêter les personnes qui vous entourent.

La caméra

Des améliorations étaient attendues de ce côté-là. Voyons voir !

  • Caméra Sony IMX 377, capteur 1/2.3 », CMOS à 12 Mp.
  • Autofocus : fait le point entre 0.5 mètres et l’infini (il faut faire attention car le focus peut changer entre le décollage et le vol, surtout si vous touchez l’écran sans le faire exprès, sachant qu’il n’y a pas de verrouillage de focus sur la caméra).
  • Angle de champ : 28 mm en full frame, focale de 78°.
  • Résolution photo : 4000 x 3000, 12Mp, format JPEG ou DNG.
  • Modes photo : unique, rafale à 3/5/7 images et en AEB: 3/5 frammes, avec un bias de 0.7V. La variation de l’ISO va de 100 à 1600.
  • Résolution vidéo : C4K (4096×2160) à 24p, 4K (3840×2160) à 24, 25 ou 30p, 2.7K (2704×1520) en 24, 25 ou 30p aussi, en FHD (1920×1080) jusqu’à 96p et en HD (1280×720) jusqu’à 180p.
  • Formats vidéo : MP4/MOV, MPEG-4 AVC en H.264. La variation de l’ISO va de 100 à 3200.
  • Stabilité de l’image : garantie par une nacelle 3 axes, contrôle Tilt de -90° à +30°, et angle de contrôle Roll de 0° à 90°.

Sacré programme, n’est-ce pas ? Les résultats sont-ils là ? Eh bien, oui ! A mon sens, la Mavic Pro Platinum capture des vidéos d’une très haute qualité. La couleur, ainsi que les contrastes, sont largement satisfaisants à des fins de loisirs, voire des fins professionnelles pour ceux qui recherchent en priorité le côté pratique du drone. La nacelle fait très bien son travail puisqu’elle atténue les secousses subies durant le vol et permet la capture d’images toujours nettes et fluides. Malgré tout, en basse sensibilité, des petits fourmillements peuvent apparaître sur les ombres, et lorsqu’une lumière éclaire à un angle entre 45° et 90°, il est possible que les hélices renvoient des stries sur les images. Cela relève purement du détail aux vues de la qualité d’image globale.

Les photos

Entre 100 et 400 ISO, les photos sont bien nettes et affichent un grand nombre de détails. Cependant, plus on s’éloigne du centre, plus on s’approche du bord, et moins l’image est nette. Les photos sont de bonne qualité tant qu’il n’y a pas de distorsion. Le format RAW permet d’ailleurs d’exploiter une image jusqu’à 1600 ISO. Vous pouvez stocker vos prises de vue sur une carte micro-SD (capacité maximum de 64GB classe 10 ou UHS-1), dans différents styles d’image que vous aurez au préalable activés : Art, Cinelike et S-Log si besoin de retoucher des images.

La stabilité

Grâce au système Flight Autonomy, le Mavic Pro Platinum exauce des prouesses de stabilité en vol. Ce système trouve sa puissance dans tout l’équipement mis en place pour assurer une stabilisation optimale, équipement composé de :

  • 24 processeurs de haute performance.
  • 4 capteurs optiques : deux à l’avant, et deux inférieurs ajoutés à la caméra d’origine.
  • 2 télémètres à ultrasons.
  • 2 capteurs fonctionnant par redondance.
  • Une connectivité GPS/GLONASS satellite pour faciliter la recherche d’une liaison satellite rapide.

Le positionnement par satellite permet au Mavic Pro Platinum de voler de manière très stable en extérieur et en l’absence d’obstacles. Par contre, en cas de vol intérieur ou de perte de liaison satellite (à cause d’un obstacle par exemple), le système de positionnement optique permis par les deux capteurs à ultrasons et la caméra aide l’appareil à rester stable. Ces deux éléments ont des rôles bien distincts. Les capteurs à ultrasons mesure l’altitude du drone, et la caméra verticale sous le ventre du drone envoie des images en direct, images qui sont analysées pour maintenir et stabiliser le drone. Comme les deux capteurs sont face au sol, plus le drone gagnera de la hauteur, moins la fiabilité des données transmises sera garantie. Ils permettent de garder un meilleur positionnement, et d’inscrire une certaine précision dans les données d’altitude, de positionnement et de vitesse du drone.

La Flight Autonomy

Je vous en ai parlé plus haut, cette technologie s’occupe de détecter les obstacles sur le chemin du drone, que cela soit durant un vol que vous pilotez ou un vol automatique.

Après détection de l’obstacle, la Flight Autonomy permet au drone de l’éviter, de ralentir ou même de s’arrêter en vol stationnaire pour éviter un choc, et ce même s’il n’est pas dans votre champ de vision.

Pour fonctionner correctement, ce système de détection d’obstacles est composé de capteurs à ultrasons et de capteur TOF. Ils fonctionnent avec des signaux lumineux, cela implique que l’efficacité de la localisation de l’obstacle dépendra de la forme de celui-ci, selon la projection de la lumière dessus. Détecter une branche, par exemple, s’avérera plus difficile pour le drone. Comment cela fonctionne-t-il exactement ? Le système va mesurer la distance entre la réception de la première onde qui s’est réfléchie et lui-même, son calcul et sa mesure porteront donc sur un point précis.

Pour se référer plutôt à des images 3D de l’obstacle, il existe les capteurs lasers qui renvoient des rayons infrarouges. Ceux-ci, en se projetant sur l’obstacle, en renvoient une image 3D relativement fidèle. Hélas, cette technologie dernier cri ne fonctionne pas au delà d’une distance de 5 mètres, l’infrarouge n’étant pas puissant et pouvant subir des interférences à cause de la lumière du soleil. La Flight Autonomy reste donc avantageuse car elle peut détecter les obstacles jusqu’à 15 mètres avant la collision éventuelle. Les capteurs à l’avant du drone s’occupent de mesurer la distance avec l’obstacle, et les quatre caméras quant à elles prennent des clichés du trajet à parcourir, créent une carte 3D et aident ainsi le drone à détecter et éviter les obstacles.

Le système Ocusync

C’est lui qui établit la connexion entre la radiocommande et le drone. La Wifi est souvent la méthode de transmission privilégiée, et pourtant, ce nouveau système OcuSync est nettement plus efficace, car plus stable. La portée du signal atteint 7 kilomètres grâce à l’OcuSync. La latence est presque inexistante, les images sont stables, et les retours vidéo en 720p et 1080p se font sans encombre. Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, établir une connexion sans fil à multipoint, ce qui signifie simplement que vous pouvez connecter plusieurs appareils électroniques à la fois (radiocommande, drone, et lunettes FPV simultanément).

Le design

  • Dimensions : Longueur 19,9 centimètres, Largeur 8,3 centimètreset Hauteur de 8,3 centimètres. Soit, les mêmes dimensions que pour la première version.
  • Poids : 734 grammes au total.

A l’avant du drone se trouvent la nacelle ainsi que la caméra, protégée des coups par une sorte de couvercle sphérique et transparent. Un seul bouton est présent sur le dos du drone pour le mettre sous tension. Enfin, une LED est installée sur chaque moteur, assurant au drone de rester visible même lorsqu’il fait sombre ou qu’il s’éloigne un peu trop de son pilote. Compact et pliable, le Platinum est toujours aussi facile à transporter. Les patins atterrissage, les bras portant les moteurs et les hélices sont également pliables, garantissant un drone petit et léger comme une plume, très facile à emporter dans une sacoche ou un sac à dos.

D’aspect solide et aux finitions impeccables, le Mavic Pro Platinum reste dans la lignée de son aîné pour le design. La couleur, toujours grise, est cependant plus brillante et un poil plus claire. Autre différence, il est inscrit « Platinum » sur l’un des bras gauche du drone. De plus, les embouts des hélices sont jaunes contre gris clair auparavant.

Je constate avec plaisir qu’encore une fois, DJI n’a pas sacrifié la performance et la qualité de son drone dans l’unique but de le rendre plus compact et agréable à regarder que les autres. Il réussit tout de même à afficher un design réussi et bien conçu.

La télécommande

A l’instar du drone qu’elle permet de contrôler, la radiocommande est compacte et pliable pour accompagner le Mavic Pro Platinum en toute simplicité. Elle est composée de deux joysticks qui encadrent un écran OLED, ainsi que de deux pinces pliables qui tiendront votre téléphone si vous souhaitez le mettre dessus.

Le test

La facilité d’utilisation est optimale dès le départ. En effet, à part déplier les hélices, les patins d’atterrissage et les bras mécaniques de votre drone, et monter la batterie bien sûr, vous n’aurez rien d’autre à installer avant de pouvoir utiliser votre drone. Il est d’ailleurs pilotable de deux manières différentes, soit avec votre radiocommande, soit avec votre smartphone dont l’écran fera office de retour vidéo. Par contre, en choisissant de le piloter avec votre smartphone, les distances de transmission se voient malheureusement réduites :

  • Portée de 80 mètres.
  • Hauteur maximale de 50 mètres.
  • Vitesse maximale de 14 km/h.

Pour le Platinum, l’application mobile est la même que pour le Mavic Pro, ce sont donc la même interfaces et les mêmes commandes que sur le drone d’origine. Vous pouvez la télécharger gratuitement sur votre smartphone (Android ou IOS).

Étape suivante, avant de décoller, il faut procéder à l’appairage entre le drone et l’appareil et trouver une liaison satellite. Une fois que cela est fait, vous avez le choix entre décoller tout de suite ou vous rendre dans les paramètres. Dans les paramètres, vous pourrez régler : la réactivité des commandes, l’activation de la détection d’obstacle, la vitesse, l’altitude, le paramétrage de la nacelle… Dès que vous êtes prêt au décollage, deux possibilités : tirer le joystick vers vous en diagonale ; ou appuyer sur la touche décoller, tout simplement !

Je l’ai trouvé très agréable et facile à contrôler lors de mon premier vol avec. La réactivité est satisfaisante, la rapidité également, et le drone dispose de dispositifs de sécurité qui rassureraient les plus angoissés d’entre vous !

Les différents modes automatiques pour vos vols

Le Follow me : Le drone fait un focus sur vous et vous suit dans vos déplacements.

Active Track : Ce mode permet au drone de suivre sa cible grâce à la reconnaissance. Quand la cible est définie, le drone la filme tout en tournant autour, selon trois modes différents que vous devrez choisir. Mode Trace : le drone se met derrière ou devant la cible. Mode Profile : le drone avance sur les flancs de la cible. Mode Spotlight : le drone évolue autour de la personne ciblée tout en la gardant dans le champ visuel.

RTH : ce diminutif signifie en réalité Return to Home. C’est un mode permettant à votre drone de retourner à son point de départ et d’y atterrir en sécurité. Cela peut être utile si la batterie est faible, si vous perdez le signal du drone ou si vous le perdez de vue et que vous avez besoin de le voir revenir à vous sans le chercher partout. C’est à vous de déclencher le RTF si besoin, ou de le configurer pour qu’il s’active automatiquement. Selon votre drone, le RTH sera différent. Pour certains, il se fiera au signal GPS émis par la radiocommande et atterrira au plus près de celui-ci. Pour d’autres, le drone atterrit tranquillement à l’endroit où il se trouve dès qu’il manque de batterie, ou encore il retourne à son point de décollage de départ (à plus ou moins 10 mètres de précision). Le Mavic Pro est si bien pensé qu’il peut retourner atterrir à l’endroit exact d’où il a décollé, tout en évitant les obstacles sur le trajet du retour.

Gesture Control : Votre drone obéira à vos ordres par le biais de simples gestes. Si vous êtes seul, cela peut se révéler très pratique. Le drone vous suivra ou fera des selfies de vous seulement grâce à vos gestes.

Waypoint et Tapfly : ces deux modes vont vous offrir la possibilité de tracer un chemin pour votre drone sur l’image de l’écran. Avec Tapfly, vous appuyez sur l’écran à l’endroit où vous souhaitez voir votre drone aller. Avec Waypoint, c’est à vous de placer différents points vers lesquels votre drone devra se diriger.

Mode sport : Il augmente la réactivité et la sensibilité du drone qui peut alors atteindre la vitesse maximale de 65km/h, mais il est conseillé d’être plutôt expérimenté pour l’utiliser.

Tripod : Il limite la vitesse du drone et diminue la réactivité des joysticks, pour faciliter le cadrage ou pour voler facilement en intérieur.
Pour l’atterrissage, au même titre que pour le décollage, il n’y a pas de difficulté particulière. Trois choix sont possibles : vous le faites atterrir manuellement où vous le souhaitez, vous enclenchez le Return to Home, ou vous appuyez simplement sur le bouton « atterrir ».

Mon avis final

Il y a très peu de différences entre le Mavic Pro et le Platinum. Mais il y en a tout de même, à commencer par le design qui se distingue de l’ancien par la couleur, l’embout et la forme des hélices qui ont été revisitées pour davantage d’aérodynamisme. Côté caractéristiques techniques, l’autonomie a légèrement augmenté pour passer à 30 minutes et le bruit a été réduit de 60% à l’aide notamment de nouveaux paramètres du moteur et d’un contrôleur électronique de vitesse tout neuf.

Cependant, même si c’est un bon début, ce n’est pas forcément assez pour un drone vendu 100 euros de plus que celui dont il se vante d’être la version améliorée. Après tout, ça ne représente que 3 minutes d’autonomie en plus et 4Db de bruit en moins. Venant d’une marque aussi réputée pour sa qualité et la réussite de ses drones, je m’attendais à des améliorations plus notables. Malheureusement, les améliorations sont minimes, à se demander si elles méritent réellement la sortie officielle d’une nouvelle version pour les introduire. Beaucoup de problèmes n’ont pas été réglés : l’apparition des ombres des hélices sur les images à cause de l’angle, la possibilité de filmer en 60FPS en 4K, la détection d’obstacle qui n’est hélas que frontale ou encore l’autonomie qui n’a été améliorée que dans une moindre mesure.

Comme vous pouvez le constater, même si ce drone est toujours d’une performance plus que satisfaisante, en voulant se placer comme la version améliorée du Mavic Pro, il en perd de son attrait. Effectivement, les améliorations apportées ne sont pas terriblement importantes et ne justifient pas un prix plus élevé et le qualificatif de « nouvelle génération de Mavic Pro ». Ce dernier reste d’ailleurs la référence à mes yeux en terme de drone de haute qualité.

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